Actu

Pays avec le plus d’immigrés : classement mondial

Sur les trottoirs de New York, le tumulte ne se limite pas au bruit : chaque matin, une mosaïque de langues s’entrechoque. À Dubaï, la plupart des visages viennent d’ailleurs, et la ville vibre au rythme des récits d’exil. Derrière les statistiques, il y a des départs précipités, des souvenirs emballés à la va-vite et des traditions qui traversent les océans dans une marmite ou une valise.

Le classement mondial des pays qui accueillent le plus d’immigrés ne se contente pas d’aligner des évidences. Oui, les mastodontes économiques s’imposent, mais certains petits États, presque anonymes sur une carte, jouent les trouble-fête. Ce grand brassage interroge : pourquoi certains pays deviennent-ils des aimants à migrations, tandis que d’autres voient leur jeunesse s’évaporer vers d’autres horizons ?

A découvrir également : Fermeture de quartiers à Paris pendant les JO : zones et planning concernés

Pourquoi certains pays concentrent-ils la majorité des immigrés dans le monde ?

La carte de la population mondiale n’est pas le fruit du hasard quand il s’agit de migrants. Les États-Unis ouvrent le bal, avec près de 50 millions de personnes nées ailleurs. Un record qui n’est pas tombé du ciel. Plusieurs ressorts expliquent ce phénomène massif.

Des pôles d’attractivité puissants

  • La puissance économique agit comme un phare : États-Unis, Allemagne, Canada, Australie figurent en haut du tableau. Ils attirent autant les cerveaux que les bras, tous venus tenter leur chance dans des économies prometteuses.
  • Du côté des États du Golfe — Émirats arabes unis, Qatar, Koweït, Arabie saoudite —, l’appel d’air est colossal, mais souvent temporaire. Les secteurs florissants reposent sur une main-d’œuvre étrangère abondante, qui fait tourner les chantiers et les hôtels.

Mais la proportion d’immigrés réserve parfois des surprises. Au Luxembourg ou aux Émirats arabes unis, plus d’un habitant sur deux n’est pas né sur place. L’Allemagne, en Europe, franchit la barre des 15 millions d’immigrés. La France en compte près de 7 millions, soit environ 10 % de sa population.

A lire aussi : L'eau de pluie, une ressource renouvelable essentielle à la gestion durable

Cette dynamique ne se limite pas à un continent : en Afrique, Asie ou Océanie, chaque région affiche ses propres logiques migratoires. En Amérique du Nord, ces flux alimentent la croissance démographique. Sur le continent sud-américain, la migration intra-régionale s’est intensifiée ces dernières années. Derrière la concentration des immigrés, on trouve toujours un mélange de moteurs économiques, de contextes politiques et de mémoires collectives qui façonnent le visage des sociétés d’accueil.

Classement mondial : quels sont les États qui accueillent le plus d’immigrés aujourd’hui ?

Pays Population immigrée (en millions) Part dans la population totale
États-Unis 50 15 %
Allemagne 16 19 %
Arabie saoudite 13 39 %
Russie 12 8 %
Royaume-Uni 9 14 %
Émirats arabes unis 8,7 88 %
France 8 12 %
Canada 8 21 %
Australie 7,7 30 %
Espagne 6,8 14 %

La répartition mondiale des immigrés dessine des contrastes marqués. Les États-Unis règnent en maître, avec un flux continu depuis des générations. L’Union européenne rassemble près de 60 millions d’étrangers, menée par l’Allemagne, le Royaume-Uni, la France et l’Espagne. Les pays du Golfe jouent à part : la part d’étrangers y tutoie parfois les 90 %, comme c’est le cas aux Émirats arabes unis.

  • Le Canada et l’Australie misent sur des politiques migratoires calibrées : sélection des profils, diversité assumée, intégration pensée dès l’arrivée.
  • La France, terrain de débats sans fin, demeure l’un des principaux pays d’accueil en Europe, devant la Suisse ou le Luxembourg.

Dans ce classement, la Russie attire surtout les populations des anciennes républiques soviétiques. Au Moyen-Orient comme en Amérique latine, la donne change vite : crises politiques, conflits et nouvelles routes migratoires bouleversent les équilibres établis.

immigration mondiale

Au-delà des chiffres : ce que révèle la répartition des immigrés sur les dynamiques mondiales

Le phénomène migratoire ne se laisse pas enfermer dans un tableau Excel. Derrière les colonnes, il y a des flux, des espoirs, des tensions, parfois des ruptures. Les données des Nations unies mettent en lumière la complexité du paysage : l’Europe demeure une destination phare, mais elle se transforme aussi en point de départ, en particulier pour les jeunes diplômés qui partent chercher leur place ailleurs.

Le solde migratoire des pays d’Amérique du Nord ou d’Océanie illustre leur pouvoir d’attraction : ingénieurs, étudiants, réfugiés s’y pressent pour des raisons multiples. À l’opposé, l’Afrique et certaines régions d’Asie voient partir chaque année des centaines de milliers de leurs habitants. Dans le Golfe, le Qatar ou le Koweït reposent sur une main-d’œuvre étrangère souvent soumise à des conditions précaires, entre contrats à durée limitée et droits restreints.

  • La France accueille une population venue du Maghreb, d’Afrique subsaharienne ou d’Europe du Sud. Cette pluralité nourrit autant les débats que la vitalité de l’économie.
  • L’Union européenne se retrouve face à des défis inédits : l’accueil des réfugiés et la gestion des demandeurs d’asile mettent à l’épreuve les solidarités entre États membres.

Les ondes de choc de la guerre en Ukraine, les tragédies syriennes, les crises en Afghanistan ou au Venezuela rappellent que la migration est tout sauf un choix anodin. Derrière chaque chiffre se cache une histoire, souvent celle d’un pari risqué, d’une fuite vers l’inconnu, ou d’un espoir tenace. Et la prochaine valise à rouler sur un quai de gare n’a sans doute pas encore choisi sa destination.